Adopter un chien : les questions et le guide pour éviter la déception !

 

On vous parle souvent des questions à se poser avant d’adopter son chien.

Mais cela ne suffit pas !

Pensez également à prendre en compte les fausses idées que vous pouvez avoir, pour éviter d’être déçu.

Quand on adopte, on a souvent tendance à idéaliser sa future vie avec son chien. C’est normal de rêver au chien parfait. C’est même une bonne source de motivation et d’inspiration pour se fixer des objectifs et challenges pour éduquer son chien. Mais il faut rester vigilant et être réaliste !

De nombreuses fausses croyances sur l’adoption et l’éducation d’un chien sont fortement ancrées et mènent à des déceptions difficiles à vivre pour le maître comme le chien

Adopter un chien ou pas ?

Pour vous guider au mieux avant d’adopter votre chien, nous avons interrogé Laetitia.


Créatrice du site Ouaf Mag et auteure de plusieurs livres concernant l’éducation et le comportement du chien, elle conseille ses lecteurs dans le choix de leur chien…


Ayant déjà accompagné plusieurs de ses lecteurs dans l’adoption d’un chien, elle connait très bien :

  • les questions importantes à se poser avant d’adopter un chien, pour savoir si vous êtes prêts
  • les fausses idées sur l’adoption d’un chien, qui peuvent mener à de grandes déceptions, voire des abandons.

Quelles questions se poser avant d’adopter un chien ?

Je pense que la question primordiale à se poser, c’est 

  1. Est-ce que j’ai le temps de m’occuper d’un chien ?

    Parce qu’un chien, il faut le sortir plusieurs fois par jour certes, mais il faut aussi le divertir. Tous les chiens sans exception sont des animaux actifs. Ils doivent « bouger », s’occuper, s’amuser.

    Moins un chien se divertit, plus il se comporte « mal ».

    Et vraiment, un chien ne se divertit pas tout seul.On peut aussi se poser les questions suivantes pour préparer l’adoption de son chien.

  2. Est-ce que je sais comment communiquer avec un chien ?

    Je pense que c’est extrêmement important de s’informer sur ce qu’est un chien avant d’en adopter un et comment on crée du lien, avant de songer à se faire obéir.

    Le chien fait l’objet de très nombreuses fausses idées.

    C’est aussi un animal très répandu, populaire, que tout le monde « connaît plus ou moins ». Il ne faut surtout pas se baser sur ce qui se dit, sur l’expérience d’un proche, ce qu’on croit savoir ou sur des souvenirs d’enfance.

    Il faut faire la démarche de chercher des informations, les trier parce qu’elles sont aujourd’hui encore, très divergentes. En prenant le temps de s’informer, il y a aussi plein de questions pratiques qui viennent à l’esprit et on se prépare beaucoup mieux.

    A lire aussi : chien méchant, pourquoi cette expression est absurde ?

  3. Est-ce que je ne suis pas trop pressé(e) d’avoir ma petite vie tranquille avec mon chien ?

    Que l’on fasse l’acquisition d’un chiot ou que l’on adopte un chien, il faut des mois pour se connaître l’un l’autre et créer du lien.

    On part pour une aventure de longue durée et il y a beaucoup d’efforts à fournir, des efforts de patience notamment, de l’observation, des essais, des erreurs à faire qui font aussi partie de notre apprentissage, avant de vivre son petit quotidien tranquille avec son chien.

    Ça va bouleverser votre vie ; ça va chambouler vos habitudes ; ça va vous demander de vous dépasser et de vous creuser la tête. Si vous n’êtes pas trop pressé, vous allez vivre cette période comme une expérience enrichissante. Si vous êtes trop pressé, vous risquez de ramener le chien là d’où il vient.

  4. Suis-je prêt(e) à ne pas avoir le chien parfait ou le chien dont j’ai rêvé ?

    Le plus souvent, on adopte un chien presque adulte ou déjà adulte. Avec un chiot déjà, si on a des attentes super précises, des idées bien arrêtées sur ce que devrait être un chien, on est généralement déçu.

    Beaucoup de choses évoluent avec le temps. Ma chienne n’est plus du tout la chienne que j’ai connue il y a sept ans. Et je ne sais pas ce qui relève de son expérience de « la vie avant moi » et ce qui relève de moi ; c’est sans doute un mélange des deux, mais il y a des petites choses chez elle qui ne faisaient pas partie de mes rêves.

    Par exemple, elle a toujours été légèrement avare de câlineries alors que moi, j’aime bien les chiens qui me collent ! Cependant, je savais que quand on décide d’avoir un chien, on a rarement ce qu’on idéalise dans sa tête, adoption ou achat.

    Donc ce n’était pas une déception. Je préfère rappeler aux adoptants qu’on doit aussi accepter certaines choses et s’adapter, comme avec les gens en fait. On aime quelqu’un avec ses défauts. On aime son chien avec ses caractéristiques pas idéales ou pas parfaites.

  5. Est-ce que j’ai le budget pour faire appel à un éducateur si nécessaire ?

    Tant de problèmes pourraient être résolus, et rapidement, si les gens se faisaient plus souvent aider.

    Je conseille aux gens qui font l’acquisition d’un chiot, de regarder, avant, s’il y a une bonne école de chiots près de chez eux.

    Depuis cette année, je fais pareil avec les gens qui veulent adopter. Je leur conseille de prévoir, éventuellement, d’avoir à prendre des cours ou faire venir quelqu’un à la maison.

questions a se poser avant d'adopter un chien

Quelles sont les principales fausses idées sur l’adoption d’un chien ?

Si je suggère l’adoption à quelqu’un qui voudrait avoir un chien, et que la personne n’a pas l’air très enthousiaste, ce que j’ai le plus souvent l’occasion d’entendre, c’est :

  • « ça m’ennuie d’avoir un chien qui a déjà eu une vie avant »
  • « mais je vais avoir des problèmes »
  • « c’est mieux de les prendre tout petits »

J’ai aussi souvent l’impression qu’adopter un chien adulte, ou bientôt adulte, donc souvent un chien croisé ou du moins un chien sans race, c’est moins glamour que de choisir un chien de race.

En fait, plus les années passent, et plus j’ai l’impression que les chiens sont perçus comme des biens de consommation.

L’achat d’un chiot, c’est acheter du neuf

L’adoption, c’est acheter de l’occasion.

Tout le monde ne perçoit pas les chiens de cette façon, mais c’est malheureusement ce que m’ont fait ressentir pas mal de personnes avec qui j’ai pu en discuter.

Quels risques représentent ces croyances ?

C’est formidable que les médias sensibilisent le public à la cause de l’abandon, mais c’est encore difficile pour trop de gens de choisir l’adoption. Ces croyances mériteraient d’être plus souvent abordées. Elles détournent beaucoup de gens de l’adoption, alors qu’ils sont sensibles à la cause ou qu’ils ont considéré cette option.

C’est un problème de plus en plus médiatisé, et tant mieux. Mais j’observe que dans les médias, généralement, il est plus question d’abandons et surtout de « comment partir en vacances avec son chien », que d’adoption. Ce serait pas mal d’en parler un peu plus.

Également, abandonner son chien parce qu’on ne peut pas l’emmener en vacances, c’est une cause d’abandon parmi d’autres. Il faudrait mettre en avant les autres causes.

Pour quelle raison les anciens adoptants d’un chien s’en séparent ?

Personnellement, depuis cinq ans, je communique avec de nombreux propriétaires de chiens chaque semaine, et quand ce sont des adoptants qui connaissent la raison pour laquelle leur chien avait été abandonné, ce ne sont pas les vacances.

Bien plus souvent, il y a eu négligence. On a voulu un chien et on ne s’en est pas occupé correctement. Je sais que les cas sont très variés, mais ce serait utile d’informer plus les gens sur le fait qu’un chien est un animal auquel on doit consacrer beaucoup de temps.

Sinon, on me parle beaucoup de comportements qui ont posé problème aux anciens propriétaires. Ces comportements ne se reproduisent pas forcément chez les nouveaux. Ce serait bien aussi, que les médias expliquent comment on peut maximiser les chances de compatibilité. Pour ma part, j’essaie de le faire dans mon livre Trouver, choisir et adopter un chien dans un refuge.

J’en viens à penser que les animaux abandonnés, ça fait de l’audience. Par contre, comment vous pouvez adopter, vers qui vous tourner, comment chercher, quelles questions poser… franchement, on n’en entend pas beaucoup parler.

Adopter un chien en refuge : Pourquoi ces fausses idées sont-elles encore aussi répandues ?

« Ça m’ennuie d’adopter un chien qui a déjà eu une vie avant »

Ce préjugé, il me semble, vient de ce qu’on appelle l’anthropomorphisme : le fait d’attribuer aux animaux nos pensées, nos sentiments, nos valeurs, etc.

J’ai l’impression qu’il y a un parallèle avec les enfants. On se dit que le chien adopté ne va pas s’attacher à nous. Si les gens savaient à quel point c’est faux !!

On se dit qu’un chien à l’adoption ne sait pas obéir. Pourtant, les chiots ne savent pas obéir non plus et les chiens peuvent apprendre de nouveaux mots à n’importe quel âge. Beaucoup de chiens ont acquis les bases les plus utiles, par exemple, ils savent marcher en laisse. Certains chiens ont appris des bases avec leur famille d’accueil ou des bénévoles ou même vu des éducateurs canins avant d’être proposés à l’adoption.

« Mais je vais avoir des problèmes avec un chien de refuge »

C’est une idée qui vient peut-être du fait que trop de gens ignorent comment on communique avec un chien et comment on l’éduque.

Bien sûr, il y a des adoptants qui rencontrent des difficultés. Mais les difficultés, y compris celles qui sont dues à la socialisation, dépendent toujours en partie de la nouvelle vie que va mener le chien et de ses nouveaux humains. C’est loin d’être systématique.

adopter un chien en refuge problèmes de comportement

Par exemple, en début d’année, une de mes lectrices a adopté un chien qui a été abandonné pour avoir été « ingérable » : pipi partout, destructions, marche en laisse impossible, et même grognement sur son propriétaire et impossible de le laisser avec les enfants.

Je peux vous dire que l’adoptante n’a pas du tout, du tout vécu la même chose que l’ancien propriétaire.

Elle s’est faite aider pour la propreté et la marche en laisse ; c’était réglé en quelques jours ! Le chien mène une vie équilibrée et se dépense beaucoup ; il n’a jamais rien détruit chez elle. Elle sait qu’on ne laisse pas un chien seul avec des enfants en bas-âge, point barre. Elle est patiente, ne crie pas sur le chien, ne le force pas en poussant etc., et ruse beaucoup pour obtenir ce qu’elle veut. Elle n’a pas entendu un seul grognement dirigé vers elle ou qui que ce soit.

A lire aussi : les indispensables pour éduquer son chien

« C’est mieux de les prendre tout petits, d’acheter un chiot »

Assez souvent, si je demande « pourquoi ? », c’est parce que les bébés, c’est plus mignon. Sinon, c’est pour apprendre à obéir.

La véritable raison et pour moi la seule, pour laquelle c’est mieux de les prendre tout petits, c’est la socialisation. Maintenant, encore une fois, oui il y a des chiens à l’adoption qui n’ont pas eu la chance d’apprendre à devenir sociables. Ils sont timides ou peureux, mais ce n’est pas « une norme ».

Cela dépend largement de la vie, du lieu de vie du nouveau foyer. Et n’oublions pas que des problèmes qui paraissent « graves » peuvent être pris en charge par de bons professionnels.

 

Un grand merci à Laetitia pour ces conseils. N’hésitez pas à poser vos questions en commentaires !

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